Pour rappel, un cheval passe 15h à se nourrir. Le fourrage est la source principale de nourriture chez le cheval et en connaître sa qualité est donc primordiale. Pour cela, on peut s’appuyer sur trois caractéristiques principales du foin.
Reconnaître la qualité de son foin
Un foin peut être facilement caractérisé grâce à sa couleur. Un foin de couleur verte est un foin qui a été récolté et stocké dans d’excellentes conditions. Il est souvent plus riche en vitamine A que le foin jaune.
Illustration : Foin vert - Source : © Mike Goad
Le plus répandu est le foin de couleur jaune. C’est un foin qui reflète une récolte plus tardive et un temps de séchage beaucoup plus long. Il peut aussi signifier qu’il y a eu de la pluie lors de la récolte.
Illustration : Foin jaune - Source : © Leopictures
Certaines fois, vous pouvez retrouver du foin de couleur marron. Il se trouve généralement au cœur de la botte. C’est l’action de l’humidité, liée au pressage de la botte dans des conditions humides, qui va entrainer une action de fermentation. Le foin chauffe et concentre ses sucres. Il en résulte une appétence plus forte pour les chevaux, mais une perte en valeur nutritionnelle.
Illustration : Foin récolté dans de mauvaises conditions climatiques - Source : © Basil Smith
Lorsque les conditions de récoltes ne sont pas bonnes, le foin récolté peut devenir gris, jaune tacheté ou présenter des zones blanches (parfois collées). Cela signifie que le foin est moisi et qu’il est donc impropre à la consommation.
Son odeur
L'odeur d'un foin est très caractéristique de sa qualité. Lorsqu’un foin a été correctement récolté, séché et stocké, il dégagera une odeur d’herbe séchée plus ou moins odorante en fonction des espèces végétales présentes dans le foin.
Illustration : Foin - Source : © Nina Lombardo
En revanche, si vous pouvez sentir une odeur de moisi ou toute autre odeur suspecte, le foin n'est plus bon à la consommation. Ce sont ses conditions de stockage ou de récolte qui sont souvent à l’origine de cette dégradation. On ne parle pas ici du foin enrubanné qui dégage une odeur très caractéristique et facilement identifiable.
Sa composition
En fonction des espèces qui composent votre foin, sa valeur nutritionnelle change. Il est donc intéressant de savoir reconnaître les espèces qui le composent. La proportion de feuilles et d’inflorescences est un bon indicateur de sa qualité. Lorsque la proportion de feuilles est élevée, le foin a une valeur nutritive élevée.
Illustration : Foin - Source : © wal_172619
Si vous observez une proportion de tiges et d’épis élevée, alors le foin aura une valeur alimentaire diminuée. Vous pouvez aussi déterminer sa valeur protéinique en estimant la quantité de légumineuses présente. Pour rappel, voici les différentes légumineuses que l’on peut retrouver dans un foin :
- la luzerne,
- les trèfles,
- le lotier corniculé,
- le sainfoin
Lorsque votre foin ne contient que très peu d’épi, on peut alors estimer que c’est un foin de regain (2ᵉ coupe). Il sera alors généralement plus riche en protéine que le foin de première coupe, mais moins riche en fibre.
Lors de votre observation, vous pourrez également remarquer si votre foin contient des espèces indésirables comme le rumex ou le chardon, voire toxiques telles que les séneçons.
La présence de poussière ou de corps étrangers dans votre foin est aussi un indicateur de qualité. Les poussières présentent dans le foin peuvent contenir des endotoxines bactériennes, des spores de champignons, des acariens de stockage, des pollens et autres débris inorganiques qui peuvent être alors à l’origine de troubles respiratoires tels que l’asthme ou encore l’emphysème.
Illustration : Foin - Source : © James De Mers
C’est pourquoi il est très important de ne pas exposer ses chevaux à la poussière. C’est pour cela que l’on privilégiera bien évidemment un foin peu poussiéreux et sans présence de corps étranger.
Il est toutefois recommandé de faire analyser son foin afin de connaître sa valeur nutritionnelle exacte et ainsi pouvoir adapter les rations complémentaires qui seront proposées à votre cheval. Pour rappel, la source de nourriture principale qui doit être apportée à son compagnon sont les fibres et par conséquent le foin (ou la paille).
Sources :
Équipédia: Estimer la qualité des fourrages conservés destinés aux chevaux
Reverdy: L’intérêt des purificateurs de foin dans la prévention des troubles respiratoires