La digestion de l’amidon, que l’on retrouve en plus ou moins grande quantité dans les aliments concentrés, va induire chez le cheval une réponse de son organisme qui pourra lui être préjudiciable.
L’amidon est une très grande chaine de glucose, qui une fois digérée, va augmenter le taux de glycémie du cheval par absorption de ce glucose.
En parallèle, cette absorption va entrainer, à la suite de la fermentation de l’amidon, une production d’acide lactique au niveau de l’estomac, qui augmentera considérablement l’acidité de ce dernier.
Or, le cheval possède un estomac naturellement acide, ce qui sera compensé en milieu naturel par la mastication d’herbe, faisant saliver le cheval et ainsi diminuer l’acidité de l’estomac.
Mais quand le cheval est nourri majoritairement de concentrés, la mastication est bien moindre et le peu de salivation ne suffit pas à diminuer l’acidité de l’estomac.
Ce phénomène, couplé à l’augmentation de l’acidité dû à l’apport d’amidon, va entrainer une inflammation de l’estomac.
Un trop grand apport d’amidon peut être responsable de bien des pathologies telles que les ulcères gastriques (inflammation des membranes de l’estomac), les coliques, les fourbures, les diarrhées (acidification empêche les bactéries utilisatrices de fibre d’exister), les diabètes (pics de d’insuline dans l’intestin du fait du glucose), des dilatations gastriques (excès de gaz induit par la fermentation massive de l’amidon le cheval ne peut pas éructer donc le gaz reste à l’intérieur), voire des obstructions gastriques (rupture de l’estomac à la suite d’une dilatation trop forte), de l’ostéochondrose, etc. A cela s’ajoute les douleurs et les baisses de performances de l’équidé.
En plus d’être préjudiciable à la santé du cheval, un apport d’amidon trop important sera perdu puisqu’il ne sera pas digéré. En effet, à partir de 1g par kg de cheval, on atteint le plafond de capacité digestive chez ce dernier, car il n’est pas capable de produire plus d’amylase, les enzymes permettant la digestion de l’amidon.
Par ailleurs, lorsque l’amidon va atteindre le gros intestin, cela va altérer la digestion des fibres et donc leur absorption par le cheval. Dès lors, il pourra perdre de l’état même s’il mange beaucoup de concentrés.
Idéalement, il ne faudrait pas dépasser 100g d’amidon pour 100kg de poids de corps par repas. Par exemple, pour un cheval de 500 kg, on pourra donner jusqu’à 500g d’amidon par repas. 50% d’amidon est contenu dans l’orge on peut donc donner 1kg d’orge.
Mais alors comment diminuer cet apport d’amidon ?
Il faut ainsi diminuer un maximum les concentrés en augmentant les quantités de fourrage en parallèle. Donner des granulés doit alors se limiter aux cas où l’on aurait un fourrage de mauvaise qualité, un espace de stockage du foin insuffisant ou lorsque le cheval fournit régulièrement des efforts intenses.
Dès lors, il faudra privilégier les concentrés riches en fibre et pauvres en amidon (avec peu ou pas de céréales et des aliments réducteurs d’acidité tels que la luzerne).