A l’état naturel, le cheval passe plus de 16 heures par jour à manger. Or, lorsqu’un cheval vit au boxe, son temps d’ingestion de nourriture diminue drastiquement. En effet, 1kg de granulé est avalé en 5 minutes et 1 kg de foin l’est en 45 minutes. Pour des questions de gestions, la plupart des chevaux reçoivent du foin de 1 à 3 fois par jour, tandis que leur habitude alimentaire naturelles se rapprocherait plus des 12 fois. Ainsi, un cheval vivant au boxe est occupé à manger environ 3h par jour. Le temps consacré à l'alimentation constitue un des piliers du bien-être des chevaux.
Cette modification alimentaire entrainera plusieurs problématiques chez le cheval. Tout d’abord, le manque d’apport de fibre, contenues dans le foin notamment, peut provoquer des problèmes de santé comme des ulcérations gastriques ou des coliques du fait de l’augmentation de l’acidité de l’estomac (Bell et al., 2007). En effet, l’estomac du cheval est naturellement acide et la salivation induite par la mastication permet une diminution de cette acidité. Lorsque le cheval ne mange pas, il ne mastique pas donc il ne produit pas de salive. S’il mange des concentrés, l’ingestion rapide de ces derniers ne permet pas une salivation suffisante. C’est lorsqu’il ingère du fourrage que la salivation est la plus abondante.
D’autre part, la diminution du temps passé à manger peut-être la cause de troubles comportementaux telles que l’apparition des stéréotypies liées à l’ennui du cheval (tics, Nicol, 1999).
Ainsi, le slow feeding a pour objet de ralentir le temps d’ingestion du fourrage par le cheval. Il s’agit de rendre le foin moins facilement accessible en le plaçant par exemple dans un filet à mailles étroites, ou encore dans des « slow feeders », mangeoires posées au sol aménagées avec une plaque perforée qui descend au fur et à mesure de la consommation.