Connaître l’origine des aliments que l’on apporte aux chevaux est important, autant pour la santé des chevaux et celle des personnes qui les manipulent que pour l’impact écologique. Il est évident que plus un aliment est produit loin du lieu d’utilisation, plus son transport sera coûteux en énergie et en pollution atmosphérique. Il est aussi plus difficile de connaître leurs modalités de production et de fabrication.
Dans l’alimentation de nos chevaux, les apports protéiques sont souvent couverts par l’ajout de soja dans les aliments. Et ce soja est produit en Amérique la plupart du temps.
De nombreuses sources protéiques sont utilisées dans l’alimentation du cheval : tourteaux issus de l’extraction d’huiles (soja, colza, etc), luzerne, protéines lactées, ou encore sous-produits médiocres (son, remoulages, gluten de maïs, drèches, etc.).
Une stratégie intéressante et plus locale pour les protéines végétales destinées à l’alimentation de nos chevaux est l’utilisation de la luzerne !
La luzerne possède des valeurs nutritionnelles intéressantes : elle est riche en calcium, riche en carotènes, a un taux de protéines élevé (15 à 25%) et une teneur élevée en Acides Aminés Indispensables. Elle est également très appétente, digestible et riche en fibres.
La luzerne est donc idéale pour compléter des rations à base de céréales, soit sous forme de foin de luzerne, soit sous forme de granulés de luzerne.
La luzerne est particulièrement adaptée aux équidés à forts besoins énergétiques et protéiques : les poulinières en fin de gestation ou en début de lactation, ou les poulains en croissance par exemple.
La teneur en calcium permet un effet tampon pour prévenir les ulcères gastriques et limiter l’acidose lorsque la ration est riche en céréales. Pour autant, il faut limiter la part de luzerne à 30% de la ration pour éviter excès de calcium et de protéines.
Voici un exemple de ration pour un poulain sevré en croissance : 8 kg de foin de prairie + 0,5 kg d’avoine + 0,5kg d’orge + 0,7 kg de granulés de luzerne.
Cette ration permet de répondre aux besoins du poulain avec un coût alimentaire journalier de 1,16 €/jour.
Et une ration journalière pour poulinière de sang de 550 kg au 11ème mois de gestation : 8 kg de foin de prairie + 3 kg de foin de luzerne + 0,5 kg d’avoine + 40 g d’AMV 13/13/3 => Coût alimentaire journalier: 1,87 €/j
Enfin, la luzerne est une des plantes cultivées les plus économes en intrants (engrais, amendements, pesticides…) et comme toute légumineuse, elle enrichit le sol en azote pour les cultures suivantes.
Source rations: P. Doligez, Colloque du CCN 2019