Arbres et haies fourragères dans les prairies de vos chevaux : lesquels privilégier et lesquels éviter ?

Arbres et haies fourragères dans les prairies de vos chevaux : lesquels privilégier et lesquels éviter ?

Les arbres fourragers et haies fourragères jouent un rôle crucial dans la gestion des pâtures pour chevaux. Non seulement ils fournissent une source de nourriture supplémentaire, mais ils offrent aussi de l'ombre, des barrières naturelles et contribuent à la biodiversité. Toutefois, il est essentiel de choisir les bonnes espèces pour éviter tout risque pour la santé des chevaux. Dans cet article, revenons sur les espèces d'arbres et de haies à prioriser et ceux à éviter, ainsi que des conseils pour leur entretien tout au long de l'année.

Cette liste est non exhaustive, il existe bien d'autres espèces d'arbres et arbustes bons ou mauvais pour les équidés, n'hésitez pas à davantage vous renseigner sur les espèces moins réputées.

I- Quels arbres et quelles haies dois-je prioriser dans mes prairies ?

Le Frêne : Ses feuilles sont riches en nutriments, ce qui est bénéfique pour les chevaux et leur procure un bon apport en minéraux et en fibres.

Le Saule : Source naturelle de salicine et facile à digérer, il est utile pour les chevaux souffrant de douleurs articulaires.

Le noisetier : Ses feuilles et jeunes rameaux comestibles et nutritifs sont riches en protéines.

L'Aubépine : Ses feuilles et jeunes pousses vont renforcer le système immunitaire des chevaux.

Le Tilleul : Ses feuilles sont riches en calcium et autres minéraux. Les fleurs sont également bénéfiques.

Les chevaux apprécient les Tilleuls (Anim'Essence naturopathie animale)

L'Érable : Ses feuilles et les jeunes rameaux sont comestibles et nutritifs. Les samares et les plantules de l'érable champêtre et de l'érable plane ne contiennent pas d'hypoglycine et sont alors non toxiques pour les chevaux.

La ronce des bois : Malgré les épines sur leurs branches, les feuilles de la ronce des bois sont riches en protéines et en vitamines. De plus, les équidés apprécient les mûres.

Le Charme : Ses feuilles sont nutritives et faciles à digérer pour les chevaux.

Le Mûrier Platane : Intéressantes dans l'alimentation et plus riches que le foin, les chevaux adorent ses feuilles.

L'Aulne : Il fixe l'azote dans le sol, améliorant ainsi la qualité du sol. Les feuilles sont comestibles.

Le Bouleau : Les feuilles sont comestibles et ont des propriétés diurétiques.

Le Cornouiller : Les jeunes pousses et les feuilles sont comestibles et riches en nutriments.

L'Éléagnus : Les feuilles sont nutritives et la plante est résistante à la sécheresse.

L'Alisier : Les feuilles sont nutritives et bénéfiques pour la santé digestive des chevaux.

Pour connaître l'intérêt des haies dans les exploitations équines, vous pouvez vous référer à cet article.

1- Les mûres, fruits de la ronce des bois

2- Les feuilles d'un Érable

3- Les feuilles de l'Éléagnus

II- Comment les entretenir ?

Taille et élagage

  • Réaliser une taille douce pour encourager la repousse des feuilles et maintenir une forme adéquate.

  • Élaguer les branches mortes ou malades pour prévenir les infections et favoriser la santé générale de l'arbre.

Irrigation

  • Assurer un arrosage suffisant, surtout pendant les périodes de sécheresse en privilégiant de l'eau de récupération. Utiliser un paillage autour des bases des arbres pour conserver l'humidité.

Contrôle des parasites et des maladies

  • Inspecter régulièrement les arbres pour détecter la présence de parasites ou de maladies.

  • Appliquer des traitements appropriés, tels que des huiles horticoles ou des fongicides biologiques, en cas de besoin uniquement.

Fertilisation

  • Ajouter du compost ou des engrais organiques (tel que le fumier de votre cheval) pour enrichir le sol et fournir les nutriments nécessaires à une croissance saine.

Protection contre les dégâts

  • Installer des protections autour des jeunes arbres pour les protéger des coups de sabots ou des morsures des chevaux.

  • Utiliser des clôtures temporaires si nécessaire, surtout pendant la phase de croissance initiale.

Des conseils techniques pour planter des haies dans une exploitation équine sont également détaillés ici, vous y retrouverez également d'autres espèces d'arbres et arbustes à favoriser et à éviter.

Protéger ses jeunes arbres et haies des animaux - Ouest France

III- Quels arbres et quelles haies dois - je éviter dans mes prairies ?

L'If : Il est extrêmement toxique pour les chevaux, même en petites quantités.

Le Laurier-cerise : Il contient des cyanures qui sont très toxiques.

Le Chêne : Les glands et les feuilles peuvent causer des troubles digestifs graves.

Vous pouvez également retrouver des informations sur les glands dans notre article "Est-ce que les glands sont réellement toxiques pour les chevaux ?"

Le Robinier : Son écorce, ses feuilles et ses graines sont hautement toxiques.

Le Laurier-rose : Il est extrêmement toxique pour les chevaux, même en très petites quantités.

Le Cerisier et autres Prunus : Ils contiennent des cyanures dans les feuilles, les graines et les écorces.

Le Buis : Il contient des alcaloïdes toxiques.

L'Érable Sycomore : Arbre toxique pour les chevaux, l'ingestion des fruits et plantules de cet arbre est à l'origine d'une maladie grave affectant les muscles respiratoires, posturaux et le myocarde, à l'issue souvent mortelle : la myopathie atypique, que nous abordons dans cet article.

1- L'If

2- Le Laurier Cerise

3- Le Robinier

L'Érable rouge : Les feuilles fanées sont particulièrement toxiques.

Le noyer : Les coques des noix et les feuilles contiennent des juglones toxiques.

Le cytise : Toutes les parties de la plante sont toxiques, particulièrement les graines.

Le Daphné : Cet arbuste contient des toxines qui affectent le système digestif et le cœur.

Le Troène : Cet arbuste contient des glycosides toxiques.

1- Le Cytise

2- Le Daphné

3- Le Troène

Les symptômes d'intoxication chez les chevaux suite à l'ingestion d'arbres et de haies toxiques incluent des troubles cardiaques, des difficultés respiratoires, des convulsions, des coliques sévères, de la diarrhée, des douleurs abdominales, de la faiblesse, de la dépression, des tremblements, des brûlures buccales, une jaunisse, des problèmes digestifs et dans les cas les plus graves, des coliques, le coma ou la mort. La vigilance et la connaissance des plantes dangereuses sont cruciales pour prévenir ces effets dévastateurs.

IV- Surveillance et identification des plantes toxiques

Inspection Régulière

  • Inspectez régulièrement les pâtures pour identifier et retirer toute plante potentiellement toxique.

Éducation

  • Informez-vous et éduquez les autres personnes ayant accès aux pâtures sur les plantes toxiques.

Retrait sécurisé

  • Utilisez des gants et des outils appropriés pour retirer les plantes toxiques. Assurez-vous de retirer les racines pour éviter toute repousse.

Barrières physiques

  • Installez des clôtures ou des barrières pour empêcher l'accès des chevaux aux zones où des plantes toxiques sont difficiles à éradiquer.

V- En conclusion

En élargissant la variété d'arbres fourragers et de haies fourragères dans vos pâtures, vous pouvez offrir une alimentation plus riche et diversifiée à vos chevaux tout en améliorant l'écosystème local. La clé est de choisir des espèces bénéfiques et de les entretenir correctement pour assurer leur croissance et leur santé optimale. Ces pratiques contribueront à la fois au bien-être des chevaux et à la durabilité de leur environnement de pâturage.

La gestion des pâtures pour chevaux implique non seulement l'intégration d'espèces bénéfiques mais aussi l'évitement et le contrôle des espèces toxiques. En restant vigilant et en prenant des mesures proactives pour éliminer les plantes dangereuses, vous pouvez assurer un environnement de pâturage sûr et sain pour vos chevaux.

Sources