L'équitation est une passion qui nous relie aussi bien à la nature qu'aux chevaux. Cependant, comme toute activité, elle peut avoir un impact sur l'environnement si elle n'est pas pratiquée de manière consciente et responsable. Heureusement, il existe de nombreuses façons pour les cavaliers de réduire leur empreinte environnementale tout en continuant de profiter de leur passion.
Dans cet article, nous verrons quelques pratiques qui peuvent être mises en place dans ce but.
I - Acheter du matériel local ou français et privilégier les réparations
Lorsqu'il s'agit d'équipement équestre, privilégier les matériaux français ou locaux peut contribuer à réduire notre impact sur l'environnement. Optez pour des selles, des brides et des équipements fabriqués à partir de matériaux français (exemple du Made in France, du cuir 100 % Français...) ou encore, à partir de matériaux écologiques tels que le cuir végétalien, le coton biologique pour les vêtements ou même le plastique recyclé pour certains outils.
De plus, envisagez d'acheter des produits de seconde main, qui coûtent notamment moins chers et évitent le gaspillage, ou encore de faire réparer vos équipements abimés plutôt que de les jeter (cordonnerie, restauration de harnais et cuir...).
Il existe également des programmes de recyclage d'équipement équestre pour prolonger leur durée de vie et réduire les déchets : ventes d'équipement d'occasion dans les magasins spécialisés, plateformes en ligne de vente et d'échange, événements de troc et de vente équestre, dons à des organisations caritatives, etc...
II - Pratiquer l'équitation de manière écoresponsable
Lorsque vous montez à cheval, pensez à adopter des pratiques qui minimisent votre impact sur l'environnement :
Évitez les zones sensibles telles que les marais ou les zones de conservation, où la présence de chevaux peut perturber les écosystèmes fragiles.
Notamment, la libre circulation à cheval en forêt dépend du chemin emprunté. Dans tous les cas, circuler à l’intérieur des peuplements forestiers est strictement interdit par le Code forestier. De même, l’accès d’un littoral avec un cheval peut être soumis à différentes réglementations (interdiction totale ou partielle). Il faut également respecter les horaires des marées pour se rendre sur les plages à cheval.
Pour se rendre dans un parc national, il est obligatoire de consulter la charte ou le site internet du parc. Il peut y avoir une réglementation spécifique, notamment au « cœur » du parc où la circulation de toute forme de public est parfois interdite. Comme exemple, le parc des Cévennes est accessible aux cavaliers et contient 400 kilomètres d’itinéraires balisés.
Il faut ainsi respecter les sentiers désignés et ne pas laisser de déchets derrière vous.
III - Santé et soins aux chevaux
Au niveau de la santé de votre cheval et de l'environnement, il est conseillé d'utiliser des produits de soins pour chevaux respectueux de l'environnement et éviter les produits chimiques nocifs autant que possible.
Renseignez-vous sur la provenance des produits, la composition et les ingrédients utilisés. Privilégiez les produits à base de plantes et d'ingrédients naturels, de fabrication écoresponsable et française.
Ne donnez pas à votre cheval ce que vous ne prendriez pas pour vous-même.
IV - Covoiturage et transports durables
Les déplacements pour les compétitions équestres peuvent représenter une part importante de l'empreinte carbone d'un cavalier. Pour réduire cette empreinte, il faut envisager de covoiturer avec d'autres cavaliers ou de participer à des programmes de covoiturage organisés par les centres équestres. De plus, privilégiez les moyens de transport plus durables comme le vélo ou les transports en commun lorsque cela est possible, pour vous rendre dans votre écurie ou centre équestre.
Lors de départs en compétitions / courses par exemple, emmenez 2 chevaux dans votre camion plutôt qu'un seul, ou un van avec votre camion lorsque cela est possible pour emmener 3 ou 4 chevaux plutôt que 2 camions. En plus de préserver l'environnement, vous pourrez également partager les frais de déplacement.
Privilégiez également les manifestations locales : les compétitions proches de chez vous seront plus agréables pour votre cheval et vous-même, qui ferez moins de route, mais ce sera également plus écologique et plus économique.
V - Gestion des déchets équins
La gestion des déchets équins est un aspect important des pratiques écoresponsables dans le domaine équestre. Optez pour des méthodes de compostage des déchets équins pour réduire les déchets envoyés en décharge et produire un compost riche en nutriments pour les jardins et les terres agricoles.
L'article : VALORISATION DU FUMIER SUR UNE STRUCTURE ÉQUESTRE pourra répondre à différentes questions.
Sachez que le fumier de cheval pour le potager est un bon choix. Il est bien équilibré, grâce à sa teneur en paille, et est particulièrement apprécié pour les terres lourdes, argileuses, qu'il contribue réellement à améliorer. Il est particulièrement riche en potasse et en azote.
De même, ces plusieurs millions de tonnes de fumier produites par an peuvent représenter une source de matière organique intéressante pour amender les sols agricoles. La valorisation du fumier équin ou de ses dérivés (compost...) pour fertiliser les sols à l’échelle locale s’inscrit dans une démarche durable et écoresponsable.
Vous pouvez vous référer à l'article : LE COMPOSTAGE, UNE SOLUTION POUR VALORISER LE FUMIER.
Pour résumer :
Au lieu d'utiliser des engrais chimiques, il vaut mieux nourrir les plantes à partir des éléments minéraux contenus dans les matières organiques décomposées, c'est évidemment plus naturel, moins coûteux et plus logique. Le fumier de cheval convient aussi bien aux végétaux du jardin potager, qu'au jardin d'ornement ou au verger. Il est même possible de pailler les rosiers directement avec du fumier de cheval relativement sec.
VI - Utilisation d'énergie renouvelable
Si vous possédez une écurie ou une installation équestre, envisagez d'investir dans des sources d'énergie renouvelable telles que les panneaux solaires ou les éoliennes pour réduire votre empreinte carbone. L'utilisation de l'énergie solaire pour l'alimentation des clôtures électriques, des systèmes d'éclairage et des pompes à eau peut contribuer à réduire votre dépendance aux combustibles fossiles.
VII - Pratique de l'agriculture régénérative
Si vous cultivez du foin ou des cultures fourragères pour vos chevaux, explorez des méthodes d'agriculture régénérative qui favorisent la santé des sols, la biodiversité et la séquestration du carbone.
Cela peut inclure des pratiques telles que la rotation des cultures, la plantation de cultures de couverture et la réintroduction de pâturages mixtes Bovins - Équins ou Ovins - Équins, des articles que vous pouvez retrouver sur notre site.
VIII - Conservation de l'eau
La conservation de l'eau est un autre aspect important de l'équitation écoresponsable.
Installez des systèmes de collecte des eaux de pluie pour arroser les pistes de travail, les zones de pâturage, ou achetez une pompe à eau pour abreuver vos chevaux avec l'eau d'un fleuve ou d'une rivière à proximité (attention à bien faire analyser votre eau avant que les chevaux la consomment).
De même, investissez dans des équipements d'irrigation efficaces ou avec économiseur d'eau pour réduire votre consommation d'eau.
En conclusion, l'éducation et la sensibilisation sont essentielles pour encourager une équitation plus respectueuse de l'environnement. Partagez vos connaissances sur les pratiques écoresponsables avec d'autres cavaliers et encouragez-les à adopter des changements positifs.
Pratiquer une équitation écoresponsable est à la portée de tous les cavaliers et professionnels. En adoptant des pratiques durables et en sensibilisant les autres, nous pouvons tous contribuer à préserver notre environnement équestre pour les générations futures.
IX - Sources