La fourbure : deuxième cause de mortalité chez le cheval

Saviez vous que la fourbure est la deuxième cause de mortalité chez le cheval ? Il ne faut donc pas la prendre à la légère. Elle est considérée comme une urgence vitale par les vétérinaires au même titre que les coliques ! Il faut donc être bien vigilant et savoir reconnaître les premiers signes d’une fourbure avant que celle-ci ne s’aggrave.

Symptômes et caractéristiques de la fourbure

Illustration : Position caractéristique d'un cheval fourbu ©Paula Da Silva

Ce syndrome est caractérisé par la bascule de la phalange vers l’avant et, dans les cas les plus graves, peut aller jusqu’à perforer la sole. C’est d’ailleurs lorsque la phalange a bougé que l’on peut atteindre ce que l’on appelle une fourbure chronique. Il est donc important de reconnaître les premiers signes avant coureur d’une fourbure afin de pouvoir la traiter au plus tôt. 

Pour la reconnaître, voici les symptômes pré-cliniques de ce syndrome : 

• un pied chaud
• un pouls digité augmenté (pouls à prendre sur la face interne du boulet : appareil VAN)
• une boiterie 
• report du poids vers l’arrière (si la fourbure se passe sur les antérieurs)

Prise de pouls digité ©Harmonie Nutrition Equine

Facteurs de risque et facteurs aggravants

Aujourd’hui, plusieurs hypothèses existent pour expliquer l’apparition de la fourbure mais personne ne connaît vraiment le mécanisme physiologique amenant à ce syndrome et c’est pour cela que nous ne le détaillerons pas dans cet article. 

En revanche, nous connaissons très bien les facteurs aggravants et les facteurs de risque de celui-ci. Il est souvent une conséquence d’autres maladies et les causes sont donc multiples. On évoquera ici les plus probables.

• Principaux facteurs de risques et aggravants : 
  • Les causes alimentaires : la plupart des fourbures étant observées lors du passage des chevaux à la pâture, il en a été déduit que l’ingestion d’une herbe trop riche était responsable. Une alimentation trop riche en amidon ou en fructose ou bien même en azote crée une affection gastro-intestinale ou la prolifération de bactéries dans les intestins. Ces problématiques intestinales provoqueraient cette maladie.
  • Le syndrome métabolique équin (SME) et le syndrome de cushing : ces syndromes ont pour conséquence de provoquer de nombreuses fourbures. Il est donc important d’être vigilant concernant l’alimentation d’un cheval atteint de SME ou du syndrome de cushing afin d’éviter les fourbures.
  • Les glucocorticoïdes : initialement anti-inflammatoire, cette molécule peut déclencher ou même aggraver une fourbure lorsqu'elle est prise sur une durée trop prolongée et combinée à d’autres facteurs de risque. 
  • Un appui prolongé ou un excès de charge sur les membres (obésité ou jument gestante) : ce facteur dépend bien évidemment de la structure initiale des pieds du cheval mais il reste important à prendre en compte. Un cheval obèse aura plus de chance de déclarer une fourbure qu’un cheval sain. 

Maintenant que les facteurs de risques et les facteurs aggravants sont connus, il est important de connaître les traitements et la prise en charge d’une fourbure.

Traitement et prise en charge

Pour soulager un cheval atteint de fourbure on peut utiliser des anti-inflammatoires (hors glucocorticoïdes). Il est également conseillé de limiter ses déplacements en le mettant en box ou dans des micro-paddocks en faisant attention à ce que le sol soit le plus confortable possible. Le massage des muscles fléchisseurs et extenseurs des antérieurs permettrait un effet antalgique. Le ferrage et le déferrage lors d’une fourbure est totalement déconseillé. Il faut à tout prix laisser le pied tranquille. 

Il a été mis en avant que la cryothérapie pouvait limiter l’aggravation des lésions du pied si elle était commencée très tôt. Elle va limiter l’action inflammatoire grâce au froid. 

Lorsque le cheval est atteint d’une fourbure chronique, il faut régulièrement prendre soin de ses pieds via un suivi régulier grâce au parage ou au ferrage. 

Il faut bien évidemment balayer et éliminer tous les facteurs de risques et aggravants afin de déterminer la cause de la fourbure et ainsi pouvoir l'éviter à l'avenir.

Sources :

​​CUEVAS RAMOS G., 2016. La cryothérapie continue, un traitement indispensable pour prévenir la fourbure et limiter ses conséquences. Pratique Vétérinaire Equine, vol. 48, n°189, pages 14-18.

DELERUE,M. «La fourbure ». lien (consulté le 29 juin 2023).

Miliepattes, 23 avril 2023, “LA FOURBURE - La terreur printanière”, YouTube, lien