Afin de contrôler la charge parasitaire des chevaux, nous administrons régulièrement des vermifuges. Après leur transit dans le tube digestif des chevaux, les molécules actives sont en partie éliminées dans les crottins et peuvent ainsi perturber l’écosystème.
Les antiparasitaires « endectocides » ont des propriétés insecticides : ils sont toxiques pour les parasites externes du cheval (mouches, taons, moustiques et tiques), mais aussi pour les papillons, les coléoptères… car ces produits ne sont pas spécifiques pour une espèce. Ces molécules appartiennent aux familles des avermectines et des milbemycines, et leurs représentants les plus connus sont l'ivermectine et la moxidectine.
Il ne faut donc pas utiliser ces molécules (ivermectine et moxidectine) plus de 2 fois par an.
Ces traitements sont parfois devenus systématiques et généralisés, induisant l’apparition de résistances qui diminuent l’efficacité des molécules utilisées et engendrent un questionnement pour protéger les chevaux à l’avenir.
Quelles pratiques mettre en place pour limiter l'impact environnemental ?
Pour réduire l'impact environnemental, le ramassage des crottins est souvent préconisé, mais il consiste en général à un simple déplacement du problème et nécessite de sacrifier une zone. Les seules techniques permettant de limiter l'impact environnemental incluent la gestion raisonnée des vermifuges et un choix de molécules moins agressives pour l'environnement. Les traitements antiparasitaires doivent donc être raisonnés en fonction des conditions d’entretien des chevaux et des cycles parasitaires, mais également de la sensibilité individuelle des chevaux.
La première chose à faire est donc de ne pas vermifuger les chevaux adultes systématiquement mais seulement les forts excréteurs après coproscopie. La dose de vermifuge doit également être adaptée au poids de chaque cheval pour obtenir une efficacité maximale du vermifuge mais aussi limiter l'apparition de résistances.
Les grands principes de la vermifugation raisonnée:
1) Ne pas vermifuger les chevaux adultes systématiquement mais seulement les forts excréteurs après coproscopie
2) 20% des chevaux adultes hébergent 80% des parasites (les forts excréteurs)
3) Les principes de vermifugation sont différents selon l'âge des chevaux
4) Il est préférable d'attendre le printemps pour débuter le programme de vermifugation et de coproscopie et de ne pas vermifuger en hiver
5) Les poulinières n’ont pas besoin d’un traitement spécifique
6) Les foals n’ont pas besoin d’être traités avant 2 mois et 4 traitements sont en général suffisants pour leur première année
7) Ne pas utiliser les lactones macrocycliques (ivermectine et moxidectine) plus de 2 fois par an