La trame verte et la trame bleue sont des réseaux formés de continuités écologiques terrestres et aquatiques, et comprennent des réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques. Ces réseaux permettent non seulement à la biodiversité de se développer dans des conditions naturelles optimales, mais également aux espèces de la faune sauvage des conditions favorables à leur déplacement entre réservoirs de biodiversité.
En dehors de ces réseaux protégés, de nombreux obstacles existent sur nos territoires qui limitent et les possibilités de circulation de nombreuses espèces, isolant les groupes d’individus et empêchant le brassage génétique, ce qui entraine une perte au niveau de la biodiversité. Parmi cette faune sauvage, on peut citer les cervidés (cerfs, biches) ou encore les petits mammifères (hérissons, renards, blaireaux...).
Les clôtures pour nos animaux domestiques font notamment partie de ces obstacles qui entrainent une fragmentation des corridors écologiques. Selon leurs caractéristiques et leur emplacement, les clôtures vont plus ou moins empêcher la faune sauvage de circuler. Les clôtures les plus impactantes sont les clôtures engrillagées, électrifiées, très hautes (>1.6m) et/ou situées à proximité de bois et forêts.
Pour la sécurité et le bien-être des chevaux, la clôture doit être identifiée comme limite infranchissable. Elle doit être visible, solide ou électrifiée, et la plus sûre possible pour limiter tout risque de blessure ou de fuite des équidés.
Aménagements possibles
Il existe des aménagements possibles pour aider le passage de la faune sauvage à travers les clôtures. En voici quelques uns :
Mise en oeuvre petite et grande faune sauvage
- Créer des passages à faune au sein des clôtures
- Création de « coulées vertes » au travers du parcellaire, passage de 10 m de large clôturé et bordé de haies bocagères
Mise en oeuvre spécifique grande faune
- Supprimer le grillage, le barbelé ou la ligne électrifiée si possible et installer le fil électrique plus bas.
- Une hauteur maximale de 130 cm est idéale et/ou une ouverture totale entre le sol et 120 cm, au minimum tous les 200m.
Il est également recommandé de se renseigner sur le type de faune présent dans son environnement, et sur les éventuelles espèces menacées afin d’adapter ses aménagements au mieux. De nombreuses associations de protection de la faune et de la flore existent sur l’ensemble du territoire français (LPO, l’ASPAS, FNE…)
En définitive, voici les bonnes pratiques à retenir pour concilier au mieux les clôtures de ses équidés et les mouvements de la faune sauvage :
- Bien réfléchir à l’aménagement de ses clôtures dès le départ
- Créer des aménagements favorables à la circulation de la faune sauvage
- Favoriser la biodiversité dans son ensemble et favoriser des clôtures végétalisées qui possèdent de nombreux bénéfices
Le label EquuRES, premier label environnemental et de bien-être de la filière équine, possède une thématique entière dédiée aux espaces naturels extérieur et aux paysages. Une vingtaine de critères se focalisent sur les bonnes pratiques concernant le maintien de la biodiversité, la prise en compte des haies et des infrastructures écologiques, de manière à préserver un maximum la biodiversité sur les structures équines et limiter les impacts de celles-ci sur le milieu naturel.
Sources : Fédération Départementale des Chasseurs de l'Orne. Contenu issu du livret "concilier clôtures et faune sauvage", établi dans le cadre de l'écocontribution avec le soutien de l'Office Français de la Biodiversité.
Illustrations réalisées par Fanny le Guillou.