L’équitation est l’un des rares sports qui se pratique avec un animal. L’utilisation du cheval soulève de nombreuses questions. Ces deniers temps, la charge maximale tolérée est au cœur des polémiques. La légitimité des structures de refuser l’accès à des personnes dont le poids n’est pas adapté à la cavalerie est parfois remise en question.
Cependant, il est important de rappeler qu’une charge inadaptée peut être source de mal-être et peut engendrer des séquelles physiques pour le cheval. Une surcharge lors d’un effort intense et prolongé peut provoquer un essoufflement au travail, peut être responsable de raideur musculaire, mais aussi de douleurs au niveau des membres et du dos. Une charge trop importante peut également impacter la locomotion et les mouvements du cheval, en particulier pour les disciplines avec des franchissements d’obstacles nécessitants amplitude et détente.
Quel poids peut porter mon cheval ?
Ainsi, la charge portée par le cheval ne devrait pas excéder 15 à 20 % de sa masse corporelle (Hayley Randle, 2013). Pour un cheval de 500 kg, ces valeurs indicatives représentent 75 à 100 kg (équipements compris). Le poids moyen d’une selle anglaise se situe entre 6 et 10 kg contre 15 à 25 kg pour les selles westerns en cuir.
Illustration : Charge maximale portée - Source : © Elen Morin
Néanmoins, le poids du cavalier n’est pas l’unique facteur pour un couple cavalier/cheval harmonieux. La fédération Suisse des Sports Équestres (FSSE) a mis en évidence d’autres facteurs tels que la forme physique et la technique équestre du cavalier. En effet, une bonne coordination des aides, un bon équilibre et de bonnes sensations permettent de ménager le cheval.
La FSSE affirme aussi que « les chevaux et les poneys ne sont pas nés pour porter des charges, mais l’entraînement et la formation les en rendent capables jusqu’à un certain point ». Par conséquent, pour éviter de surmener sa monture, l’état de santé, le développement musculaire, la souplesse, la stabilité et l’endurance sont des facteurs à prendre en compte. En parallèle, l’intensité de l’effort et la fréquence du travail impactent largement la sollicitation du cheval.
La corpulence et la stature de certaines races rendent ces dernières, plus « porteuses ». C’est généralement le cas de certaines races : chevaux islandais, de Camargue, des Quarter Horses, Frisons, Franches-montagnes, ...
Vous pouvez évaluer la robustesse de votre cheval grâce à l’indice de charge du canon (ICC). Il se calcule très simplement à partir de la circonférence du canon (en cm) qu’il suffit de multiplier par 100 puis de diviser par la masse corporelle du cheval (en kg). Plus la valeur obtenue est élevée, plus le cheval est robuste. Par exemple, un shetland de 190 kg avec des canons de 14 cm de circonférence aura un ICC d’environ 7,4 (14*100/190).
Illustration : Mesure de la circonférence du canon - Source : © Thomas Frei
Pour finir, nous vous conseillons de veiller à utiliser un équipement ergonomique et adapté tant à votre monture qu'à votre morphologie. Une selle mal ajustée peut créer des points de pression et peut être à l’origine d’une mauvaise répartition du poids sur le dos du cheval. En outre, le poids du matériel n’est pas à négliger.
Finalement, la question de la charge maximale tolérée ne se limite pas à un chiffre, elle est propre à chaque couple cheval/cavalier.